25 juin 2015

Mon imagier après la tempête

J'adore la littérature jeunesse parce qu'elle a la particularité de ne pas mettre (trop) de bâtons dans les roues de ses auteurs. L'imaginaire y règne en seul roi et maître. Vous avez l'envie folle d'envoyer valser sur la lune un hippopotame rose bonbon et sa vaillante amie la crevette? Je ne vois aucun problème avec ce scénario. Tant qu'une situation hautement improbable soit intelligemment menée par son auteur, les lecteurs le suivront dans son délire. Des délires qui très souvent portent fruits et donnent naissance à des chefs-d’œuvres d'humour absurde; une panoplie de titres mémorables qui se laissent découvrir tranquillement au gré des lectures. Nous devons la venue au monde d'un tel chef-d'oeuvre à la présence d'un grain dans la tête de l'auteur Éric Veillé. Connaissez-vous cette petite perle qu'est mon imagier après la tempête ?

Bon, je suis capable d'imaginer votre mine dépitée chers lecteurs. Vous vous dites très certainement: «voilà qu'elle nous promet mers et mondes pour finalement nous parler d'un imagier». Techniquement parlant, votre réaction est justifiée. Il est vrai que l'imagier est à la littérature jeunesse ce qu'une doudou pelucheuse devient après des années d'un amour inconditionnel. Le style a bien évidemment été surutilisé. Employé à toutes les sauces, tourné de tous les sens, avec un degré relatif de réussite. Tous les sujets ont été exploités et tous les petits personnages, passant de Caillou au Barbapapa, ont eu droit à leur adaptation en imagier. N'avons-nous pas fait le tour de la question? La surprise est qu'il n'en est rien. Nous n'avions pas encore croisé dans notre vie de lecteur un imagier aussi loufoque et créatif que celui que nous propose Éric Veillé. Un imagier qui pourtant, au niveau de la forme, reste des plus classique.


Le lecteur qui ouvre ce tout carton tombe nez à nez avec une série de double page aux illustrations simples et colorées. Sur la page de gauche, un imagier conventionnel autour d'un thème bien précis. Jusque là, on ne se casse pas trop la tête. Puis l'on tourne le regard pour découvrir la page de droite. Cette dernière est composée des mêmes éléments que la page précédente à la différence que ces éléments ont été transformé par un événement qui est précisé au petit lecteur dans l'entête. C'est à ce moment précis de la lecture que la magie opère. Une multitude de situations drôlissimes et délicieusement décalées ne manqueront pas d'émerveiller l'esprit des petits lecteurs et des plus grand qui les accompagnent. Ici, l'idée n'est pas uniquement d'apprendre de nouveaux mots question d'étoffer le vocabulaire de junior. Un exercice qui m’apparaît davantage formateur pour l'esprit vous est offert gracieusement. Pourquoi ne pas saisir l'occasion pour appréhender la notion de l'après et celle tout aussi complexe de l'ellipse. Que croyez-vous qu'il se soit passer entre la page de gauche et celle de droite? Laissez marcher vos neurones et laissez libre cours à votre imaginaire. Créez vos propres histoires à partir de celles qui vous sont proposées et surtout, éclatez-vous!

Mon imagier après la tempête a cela de magique qu'il ouvre vers le dialogue et permet de faire germer ce petit grain de fantaisie que nous avons tous dans la caboche. Voilà un petit cartonné qui mérite une place de choix dans toutes les grandes bibliothèques.


Vicky Sanfaçon





(pssstttt.... un gros merci à la librairie Pantoute St-Joseph de nous avoir permis de nous incruster l'espace de ce bref photoshoot. Allez les rencontrer, ils sont très sympathiques!)


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